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ShippingBo : Interview de Romain Parent

 

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel article qui reprend le contenu que vous pouvez entendre dans le podcast.

Aujourd'hui c'est Benoît Gaillat de Pika.fr et je suis en compagnie de Romain Parent, le directeur général de ShippingBo. On va parler SaaS, e-commerce et logistique avec plein de choses hyper intéressantes de la part de Romain.

Romain Parent Shipping BO

Marc Hericher et Romain Parent de ShippingBo

 

Pour écouter le podcast c'est par ici , juste en dessous, pour lire une partie qui vous intéresse particulièrement, vous avez l'article juste en dessous ! 

 

C'est quoi ShippingBo ? 

ShippingBo c'est une startup SaaS Lancé en 2016, son ambition est de proposer un standard technologique européen pour les acteurs de la supply chain du commerce omnicanal : e-commerçants, DNVB, marques, logisticiens, industriels, retailers, GMS, GSS, grossistes, marketplaces, transporteurs… 

 

Pour faire simple, ShippingBo possède plus de 200 intégrations plug and play pour se connecter à n'importe quel système E-commerce ou logistique et pouvoir proposer des services par dessus comme de l'OMS E-commerce ou autre . Et il y a toujours les APIs si besoin . L'ide c'est de crée un langage unique entre les acteurs du e-commerce pour faciliter leur collaboration et assurer l’acheminement sans couture d’une commande.

Il y a donc 3 services principaux chez Shippingbo  :

  • OMS
  • WMS
  • TMS

Tout cela sert à améliorer ou fluidifier des services comme : Gestion des stocks, préparation de commandes, choix du transporteur, impression des étiquettes colis, envoi de notifications, suivi de livraison, traitement des retours…

Pour en savoir plus, rendez-vous sur https://shippingbo.com/.

Interview Romain parent X Pikka 


Bonjour Romain, comment ça va?

Romain Parent :


Salut Benoît. Super, très content de ton invitation. Merci beaucoup. C'est l'occasion de vulgariser un petit peu tout ce qu'on peut faire en logistique pour booster son e-commerce parce que ce n'est pas toujours forcément ce qu'on pense en premier. J'ai apprécié que tu aies mis un petit peu le projecteur sur la logistique parce que c'est vraiment un vecteur de croissance et de rentabilité pour les marchands.
J'en suis persuadé moi aussi. C'est vrai que c'est souvent un secteur un peu qu'on voit comme un centre de coût et je me souviens d'une discussion qu'on a eu tous les deux au salon e-commerce qui était passionnante et c'est ce qui a un peu généré cette invitation aujourd'hui pour essayer d'aller justement un petit peu plus loin, de voir un petit peu tout ce qui est possible aujourd'hui de faire et de sortir du sens un peu du mot logistique avec juste l'expédition de colis.
Il y a plein de trucs comme ça à faire et que toi tu as développé avec ton équipe. Mais peut-être, par hasard, il y a peut-être encore des gens qui ne connaissent pas Shippingbo aujourd'hui parmi nos auditeurs.

Benoit Gaillat :


Est-ce que tu peux présenter un petit peu ce que tu fais, le concept, pourquoi vous êtes là?

Romain Parent :


Ok, oui, avec plaisir. Du coup, Shippingbo nous sommes une société d'édition logicielle, une société française dont le siège social est basé à Toulouse. La plupart de nos équipes sont à Toulouse, même si on a un bureau également à Paris et puis des collaborateurs également à Bordeaux. On a lancé Shippingbo en bêta privée en 2016 et en public en 2017.

On a aujourd'hui 85 collaborateurs et on équipe aujourd'hui 1400 sociétés, principalement en France mais déjà dans différents pays d'Europe, pour les aider à faire de leur logistique non plus un mal nécessaire, mais un levier de performance pour leur activité e-commerce omnicanale.
Pour ça, on a une suite logicielle qui comporte 3 grandes briques.
Une première, c'est un Order Management System. C'est un terme un petit peu compliqué pour expliquer quelque chose de simple. C'est qu'on va centraliser dans un sens les commandes de tous les canaux de vente d'un marchand. Ça peut être son CMS, donc PrestaShop, Shopify, BigCommerce, etc. Ensuite, on va l'aiguiller dans notre base de données pour pouvoir mettre des règles métiers et dispatcher cette commande vers le bon point de préparation. Ce point de préparation, logiquement, ça peut être un entrepôt, un entrepôt e-commerce, ça peut être un magasin, ça peut être quelquefois directement le fournisseur qui va expédier en mode dropshipping, ça peut être un logisticien indépendant qu'on appelle 3PL auquel je sous-traite ma logistique en totalité ou en partie. Et puis, ça peut être également un logisticien de type Fulfillment d'une marketplace qui me propose une prestation complémentaire à son activité de marketplace, par exemple.
Donc, ça, l'OMS, c'est un peu cet aiguillage pour choisir le bon point de préparation avec différents enjeux. Ça peut être des enjeux RSE, limiter finalement l'empreinte carbone en faisant partir le colis au plus près du consommateur, des enjeux d'économie en choisissant le moyen le plus performant pour réduire mon coût ou de délai également, puisque c'est un enjeu important la satisfaction du consommateur. Ensuite, une fois que ma commande est aiguillée vers un entrepôt, ça nous amène à la deuxième brique de notre solution qui est la gestion d'entrepôt WMS, Warehouse Management System, qui va permettre de organiser à l'intérieur de l'entrepôt toute la partie préparation de commande, donc le picking, le packing, et là aussi pour gagner du temps et apporter une satisfaction au client, une rentabilité et puis aussi une performance par rapport aux autres marchands, par exemple, qui ne sont pas aussi bien équipés sur les marketplaces.
Et enfin, la troisième brique, c'est ce qu'on appelle la TMS ou solution d'ADITY qui permet de se connecter en temps réel au transporteur, déjà en amont de choisir quel est le meilleur transporteur pour expédier cette commande, là aussi par rapport à des règles métiers assez puissantes et automatisables, de générer l'étiquette colis et de pouvoir expédier le colis rapidement et remonter cette information en temps réel au consommateur final, que ce soit par email, SMS, et également de clôturer la commande,

Ça veut dire quoi? Ça veut dire d'envoyer l'information à l'OMS pour lui dire, informe par exemple Amazon que la commande peut passer au statut expédié ou mon Shopify également.

Tout ça, ça permet une automatisation et le bout du bout, c'est pour apporter une expérience client sans couture.
En gros, je passe une commande à 9h sur Amazon, à 9h01, l'OMS la récupère et choisit le bon entrepôt de préparation, à 9h01 et quelques secondes, Mathieu commence à préparer ma commande, je suis notifié et on me dit, voilà, ta commande est en cours de préparation, je suis donc rassuré en tant que consommateur.
Et puis, l'étiquette est générée via chronopost par exemple, je reçois à ce moment-là une nouvelle notification éventuellement qui me dit, maintenant ta commande est préparée en attente de récupération par chronopost, puis quand chronopost va venir chercher le colis à ce moment-là, ça va être chronopost qui va être en charge du tracking pour me dire, voilà, maintenant ton colis est arrivé au web chrono et éventuellement le colis est livré.

Et donc, ça, ça paraît facile, mais bien souvent, en fait, chez les acteurs du e-commerce, il y a beaucoup de systèmes dans leur système d'information qui sont en cascade et quelquefois, une commande qui est passée à 9h, elle n'est pas toujours préparée le jour même et encore moins dans quelques minutes suivant la réception de commandes.

D'ailleurs, ce sera intéressant que je t'explique, est-ce que ce n'est pas un peu overkill de préparer une commande en quelques minutes alors que j'ai commandé et qu'on me disait que je serais livré dans deux jours?

Benoit Gaillat :


Oui, c'est une bonne question. Mais du coup, pour ShippingBo, on est bien d'accord qu'aujourd'hui, toi, tu n'es pas un logisticien, c'est un logiciel en fait qu'on va venir interfacer à son CMS, donc celui qui va vendre et qui va servir à vraiment homogénéiser, si je puis dire, un environnement qui est très diversifié aujourd'hui parce que le e-commerce, ce n'est pas que son site, ça peut être les marketplaces, ça peut être des prises de commandes à livrer en magasin, ça peut être aussi bien online qu'offline.

Romain Parent :


En fait, aujourd'hui, c'est très fragmenté et toi, tu vas pouvoir proposer de centraliser un petit peu tout ça dans une seule interface. Exactement. En fait, beaucoup d'entreprises sont passées à l'air un peu omni-canale, donc elles ont des ventes en multiplateformes sur leur site, comme je disais, online, offline. Et nous, on va apporter en miroir de l'autre côté le concept d'omni-logistique qui permet, là où avant la question, c'était un petit peu est-ce que j'internalise et est-ce que j'externalise? C'était un peu binaire.

Nous, on propose en fait une approche hybride où j'ai une partie de ma logistique en interne, une partie chez un ou plusieurs logisticiens, une partie aussi que je laisse réaliser par mes fournisseurs, comme je le disais, une partie en fulfillment chez les marketplaces, etc.
La question aujourd'hui, c'était un petit peu est-ce que je mets tout en fulfillment chez Amazon, mais avec des risques, mais j'ai les bénéfices d'Amazon, ou c'est discount pour ceux qui veulent, etc.

Et en fait, toi, on peut avoir une approche un petit peu hybride, c'est vraiment ça le gros avantage. Exactement. Là, on va justement parler un petit peu de stratégie. Ce qui nous a amené un petit peu à proposer cette offre-là finalement, c'est que le marché, comme tu l'as dit, il est très fragmenté.

Aujourd'hui, c'est Amazon qui a poussé au départ, par exemple, son offre fulfillment pour les acteurs de sa marketplace. Pourquoi déjà ils ont fait cette proposition à la base?
Eux-mêmes étaient retailers, ils ont construit une image de marque par rapport à un service logistique de qualité et une expérience post-achat qui soit vraiment au top. Et donc, ils ont élargi leur catalogue en permettant à des marchands tiers de vendre sur la marketplace.
Mais ils se sont aperçus que si le marchand n'avait pas le même niveau de qualité en logistique, ça dégradait l'image de marque d'Amazon.

Donc, ils ont dit si tu n'arrives pas à atteindre un certain niveau de KPI, dans ce cas-là, il faut que tu me confies directement ta logistique et je vais m'en charger. Ils ont proposé FBA.
Et comme les marketplaces se développent, notamment avec des belles technos comme Miracle, Iceberg ou d'autres plateformes, souvent d'ailleurs françaises, eh bien, il y a ce besoin aussi des marketplaces qui créent leur offre fulfillment.

Donc, il y a eu Octopia chez CDiscount, Rakuten a une offre, Zalendo a son offre, etc. Et pour le marchand, ça devient compliqué parce que maintenant, qu'est-ce que je fais? C'est exactement ce que tu disais. Est-ce que je mets mes œufs tous dans le même panier, mes stocks tous dans le même entrepôt?
Et au final, si par exemple, tel entrepôt, il y a un mouvement social, je n'ai plus accès, ça a été le cas par exemple à un moment pour des personnes qui avaient 100% de leur stock chez

Amazon, pendant quelques jours, ils ont eu leur stock bloqué pour l'ensemble de leur commande qui partait pas. L'autre aspect, c'est que les offres des marketplaces, elles sont bien souvent pensées pour de la rotation, pas pour du stockage. Du coup, ça nécessite de vraiment super bien forecaster. Et puis, si j'ai du stock qui est resté par exemple plus de 30 jours chez Amazon FBA, ça va commencer à me coûter très cher.

Et du coup, ce que permet une OMS comme Shippingbo par exemple, ça va être de dire si j'ai des commandes qui arrivent par exemple de mon site web et que j'ai du stock qui est depuis trop longtemps chez Amazon, même si j'ai du stock dans mon entrepôt, je vais pouvoir faire partie par exemple d'une commande de mon site web depuis Amazon ou depuis Octopia de la même façon, etc.

Benoit Gaillat :


Exactement, donc ça c'est ce que tu m'avais raconté un petit peu, c'est que la base c'est d'améliorer l'efficacité opérationnelle un peu de tout le traitement de commandes, de favoriser l'automatisation puis un peu la synchronisation de nos informations, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, développer un multi-connecteur comme ça quand on est un site e-commerce, en fait, il y a quand même beaucoup de plateformes à intégrer, donc techniquement ça commence à être un petit peu de boulot aussi, sachant que ça reste du code donc ça évolue, mais ça c'est je dirais la partie un petit peu technique.

Et en plus de ça, aujourd'hui, quand même, avec certains marchands, vous développez des solutions où je dirais presque plus marketing pour aller optimiser justement la rotation des stocks, les ventes, on avait parlé un petit peu aussi de création de bundles un petit peu virtuel, des choses comme ça, et en fait on se rend compte que si on creuse un petit peu, la logistique ça peut aussi être, au sens large bien sûr, ça peut être aussi une source de revenus pour le marchand ou une source de croissance.

Est-ce que tu as quelques exemples un peu à nous communiquer qui seraient un petit peu « waouh »?

Romain Parent :


Ouais, exactement, c'est vraiment ça notre vision, parce que notre modèle, nous, c'est d'accompagner nos utilisateurs dans leur réussite, donc pour ça, tu citais les bundles. Je vais prendre cet exemple qui est assez parlant pour les commerçants qui ont déjà fonctionné avec des bundles, on sait que c'est souvent un casse-tête et c'est aussi quelquefois source de conflit entre l'équipe marketing et l'équipe logistique.
Et puis si je passe par un logisticien tiers, c'est quelquefois encore plus compliqué.

Ce que propose une technologie comme Shippingbo, mais il y en a probablement d'autres qui le proposent, en tout cas nous ce que font nos utilisateurs qui est intéressant. Je vais prendre l'exemple d'un chargeur de téléphone. Je suis marchand, je vends des chargeurs de téléphone, par exemple des chargeurs universels, donc c'est un SKU 4212 noir, voilà. J'en ai 50 en stock dans mon entrepôt.

Déjà d'un point de vue marketing, personne ne cherche ça sur internet. Moi en tant que consommateur, ce que je cherche c'est un chargeur Samsung Galaxy S22 Ultra parce que c'est ça mon téléphone. Et en réalité, comme ce chargeur est compatible avec tous les modèles, je peux créer une fiche produit, une offre commerciale spécifique pour chacun des modèles avec lesquels il est compatible.

Je peux le trouver par exemple avec 1000 fiches produites sur mon Shopify qui répondent à un vrai besoin spécifique d'une recherche d'un client utilisateur, mais ça va être le cas aussi potentiellement sur chacune des marketplaces. Mais lorsque la commande arrive, une OMS va pouvoir traduire cette commande pour le préparateur en un ordre de préparation en faisant abstraction de cette notion marketing en lui disant, voilà, c'est pas le chargeur Samsung Galaxy S22 Ultra, c'est le chargeur Samsung Galaxy SKU32 qu'il faut piquer.
Ça c'est le cas simple sur une référence et quand on va ajouter la notion de bundle, je peux aussi dire, je fais un chargeur plus une coque de téléphone.

Et donc dans ce cas-là, peut-être que j'ai un carton de 30 coques de téléphone alors que j'avais 50 câbles. Donc il faut que mon outil soit, comme font les gens qui n'ont pas forcément une OMS, ils vont créer un bundle, acheter un emballage, stocker un pack câbles plus chargeurs. Et puis en fait, du coup, je me retrouve avec 20 câbles à vendre à l'unité parce que je ne les ai pas mis dans les bundles. Et puis après, j'ai 30 bundles.

Avec une OMS comme Shippingbo, je peux en fait créer un bundle virtuel. Et donc mon produit bundle, j'en ai 30 de disponibles, mais j'ai toujours mes 50 câbles qui sont disponibles à la vente et aussi mes 30 coques de téléphone disponibles à la vente.
Et si je vends par exemple la totalité de mes coques, je n'ai plus de bundle disponible possible à la vente. Donc le but de l'OMS, c'est de transformer le stock physique en un stock virtuel qui est calculé en temps réel et qui est mis à jour sur chaque place de marché et sur l'ensemble de mes CMS, vente privée en continu.

Et ça, c'est vraiment super important lorsqu'on est multi plateforme parce que c'est un critère vraiment de performance que regardent de près les marketplaces parce que nous, en tant que consommateur, il n'y a rien de plus déceptif que j'achète sur un site, je paye et à la fin, on me dit, non, finalement, on n'a pas le produit en stock, on ne va pas pouvoir honorer la commande. Donc ça, quelquefois, au bout de trois annulations de commande, on peut se faire fermer son compte sur un marketplace.
Je pense que tous les marchands qui nous écoutent, s'ils n'utilisent pas un OMS, aujourd'hui, ils utilisent la technique du stock moins deux ou moins X sur chaque flux produit pour essayer de gérer ça un petit peu comme ils peuvent et d'essayer de synchroniser les stocks avec le problème de l'annulation de commande, comme tu en parlais tout à l'heure.
C'est un gros classique, d'autant plus si on utilise des produits un peu bundlés ou des choses comme ça.

La synchro, en temps réel, aujourd'hui, ça reste un challenge pour pas mal de marchands. Imagine que tu travailles avec un logisticien, du coup, lui ne connaît pas du tout ton catalogue marketing.
Pire, tu travailles par exemple avec uniquement une offre Fulfillment et donc, eux ne vont pas te créer des bundles. C'est une prestation qui doit être facturée de créer un bundle, etc.
C'est logique, il y a des mouvements.
Donc pour le logisticien, quand une commande arrive, ce n'est pas un bundle à envoyer, c'est deux lignes de commandes dans un même colis. Donc on va lui dire, tu fais le picking, tu prends une coque et tu prends un chargeur.

Et pour lui, il n'a pas à connaître le fait que c'est un bundle. Donc éventuellement, il peut y avoir une consigne sur la commande qui va lui dire, mets en place aussi dans tel type de carton qu'il va être un packaging qui crée le bundle.
Mais pour lui, il n'y a pas de nouvelles complexités, donc il n'y a pas de raison non plus de facturer. C'est comme si c'était une commande multi produits finalement.

Benoit Gaillat :


Oui, parce que sinon, si je n'ai pas un OMS, je peux me retrouver à avoir 50 emplacements de stock dans mon entrepôt avec 50 fois le même chargeur en un exemplaire. Parce qu'il y en a un qui est pour le Samsung, l'autre qui est pour le nouveau Apple, et puis l'autre qui est pour… alors que c'est le même chargeur.

Romain Parent :


Exactement. Et puis ça, c'est aussi… ça te fait perdre des ventes.
Parce que d'un seul coup, si tu n'as plus de stock parce que tu as pré-stocké en bundle, par exemple physique, je te dis peut-être que tu n'as pas vendu tous tes bundles et ce qui se passe vraiment physiquement quelques fois dans l'entrepôt, quelqu'un va appeler pour prendre que le câble. Dans ce cas-là, je vais démonter le pack pour lui donner.
Et maintenant, il faut que je remette que j'ai un stock de une coque. Donc, imaginez tous ces mouvements.

On n'est d'accord pas qu'on a payé quelqu'un pour le paquet de lumière. Voilà, et c'est ça. Donc ça, c'est vraiment super important. Et si on va plus loin, ça vous permet vous aussi de créer des produits uniques sur le marché alors que vous êtes distributeur. Parce que peut-être que moi, je fais mon sourcing comme tout le monde.
J'utilise peut-être même des plateformes pour faire mon sourcing. Et du coup, j'ai des fournisseurs communs. Donc, j'ai beaucoup de compétition sur mes offres. Mais si moi, je prends trois produits de trois fournisseurs différents qui ont du sens en termes de valeur ajoutée et que je décide de faire une photo, une description de pourquoi ce produit a de la valeur à être acheté en tant que bundle, là, j'ai un produit qui est unique.
Et en plus, quand on va me l'acheter, y compris sur une marketplace où potentiellement c'est difficile de gérer des frais de port en multiproduit, là, je vais avoir un bundle où je ne vais payer qu'une fois le frais de port.

Je le vends peut-être plus cher. Je fais plus de marge parce que je n'ai qu'un seul frais de port. Et en plus, je n'ai pas de compétition. Donc, c'est vraiment un gros, gros levier marketing et qui crée aussi de la valeur pour le consommateur final parce que c'est ce qu'on fait quelquefois sur son site.

Même Amazon le premier en disant les utilisateurs qui ont acheté ce produit l'ont acheté avec tel autre. Mais là, le mettre en situation dans un bundle virtuel, ça crée vraiment une valeur ajoutée pour le consommateur. Moi, c'est ce que j'avais bien apprécié.
C'était la possibilité justement un peu de décorréler le stock physique de la vente de la création du catalogue d'un produit marketing. Il ne faut pas oublier que le site, lui, son objectif, c'est de vendre et donc il s'adresse à une cible et donc cette cible là, elle doit se retrouver dans l'utilisation du produit.

Sauf que derrière, c'est vrai que très souvent, on a un produit, un SKU, un shoot et un emplacement de stock.

Et en fait, aujourd'hui, de ce que j'entends, en fait, on peut vraiment avec un seul emplacement de stock arriver à gérer des conditions ou des cas d'utilisation de vente, donc des cas marketing différents.
Donc, avec la même valo de stock, d'aller cibler des clients différents, voire dans le cas des bundles, de faire monter le panier moyen ou des choses comme ça. Et donc, ça, c'est très intéressant également pour la rentabilité.
Pour donner des idées de business aussi à tes auditeurs, on a des gens par exemple qui vont vendre de la chaîne au mètre.

Donc, je peux très bien, moi, en stock, avoir des rouleaux de 50 mètres de chaîne. Mais bon, moi, quand je suis en train de faire, je ne sais pas, un petit portail, je n'ai pas besoin de 50 mètres de chaîne et donc, ça m'embête d'acheter un rouleau. Donc, je suis prêt à acheter quelqu'un qui est capable de me donner 3 mètres de chaîne.

Et bien, comment je gère ce stock dynamiquement de section de 3 mètres, de 1 mètre, de la même façon?

Je peux créer toutes mes combinatoires et automatiquement, Shippingbo va me calculer le stock disponible pour les différents découpages de chaîne.
On a d'autres cas d'usage intéressant, c'est tout ce qui veut être la production à la commande, comme le web to print.

Par exemple, pour Shippingbo, je peux très bien avoir des logos que j'ai créés pour des t-shirts. J'ai un stock physique de t-shirts par couleur et par taille. Et après, avec les combinatoires, je peux créer toutes les déclinaisons et mon stock se calcule en temps réel. Et là, on est vraiment capable de même fonctionner en mode drop shipping sur du web to print de façon très simple. Et donc, ce que j'essaye d'expliquer, c'est que finalement, où avant on se mettait des freins sur la créativité marketing parce qu'on se disait, ça a complètement désorganisé ma logistique, cette couche d'abstraction qu'est l'OMS, qui retraduit dans un langage logistique une information de commande, ouvre beaucoup de possibilités.

Et on a vu depuis les dernières années, notamment l'arrivée du drop shipping, que justement la partie marketing était vraiment revenue sur le devant de la scène sur l'e-commerce et que ça permettait la croissance, la différenciation et que c'était vraiment un axe important à travailler. Je reviens un petit peu sur un autre sujet dont on a rapidement parlé.
Tu parlais un peu des délais d'expédition justement. Donc on va dire une logistique bien organisée et bien structurée, bien fluide. On a des bons temps d'expédition.

Benoit Gaillat:
Tu parlais de la préparation d'une commande en quelques minutes. Alors en effet, est-ce qu'aujourd'hui, les clients, parfois ils commandent à 8 heures, ils voudraient que la commande soit arrivée à 7h30. À part ces cas-là, est-ce qu'aujourd'hui, tu penses qu'on est sur les délais les plus courts de livraison qu'on puisse avoir, qui sont souvent dans la journée, dans les deux jours? Est-ce qu'on va vers des délais encore plus courts? Est-ce qu'on est sur un délai ou quart d'heure pour toutes les commandes qui sont en ville? C'est quoi un peu ta vision là-dessus? Et les marchands, d'après toi, est-ce qu'il y a des cas où ils doivent se préparer à aller accélérer encore plus? Est-ce que ça va ralentir? C'est quoi un peu ta vision des choses là-dessus?

Romain Parent :


Alors en fait, il y a eu un mouvement un peu de quick commerce.
On a équipé certaines plateformes de quick commerce dont la promesse était « je dois livrer en 10 minutes à vélo ». Notamment via l'Omni-Canal avec toutes les boutiques. C'est ça, exactement, avec les Dark Store, même en centre-ville. Et du coup, la problématique c'est que si à partir du moment où tu as payé ta commande sur l'application, j'ai 10 minutes pour l'amener chez toi, il y a à peu près 9 minutes pour le venir en vélo. Donc pour préparer la commande, il reste une minute entre préparer la commande et l'amener.

Mais ce qu'il faut comprendre c'est qu'il y a entre préparer la commande et passer la commande, il faut que le canal de vente transmette l'information à l'outil de préparation de commande. Et ça, ce temps, il n'est pas toujours compris et perçu sur le marché. Par exemple, nous on travaille avec des logisticiens qui utilisent des super WMS du marché.
Et d'ailleurs, à Shippingbo, nous on est dans le best of breed. Donc on ne dit pas qu'il faut remplacer votre WMS si elle fonctionne bien.

On a un produit qui s'appelle WMS Bridge qui permet de connecter votre WMS existante à Shippingbo. Quelquefois, ce n'est pas un problème de WMS ou d'organisation dans l'entrepôt. On voit des cas où le marchand passe à une commande qui arrive par exemple sur son site ou sur Amazon à 8 heures.
Et en fait, le logisticien va me dire, moi en fait, à partir du moment où j'ai la commande, regarde en moyenne, je mets 2 minutes pour préparer la commande. D'accord?

Je regarde les statistiques. Et en fait, je me rends compte que pour Amazon, la commande est passée en expédié à 16 heures l'après-midi. Du coup, qu'est-ce qui s'est passé?
Déjà, il y a un premier laps de temps qui s'est passé parce que j'ai peut-être fait un développement custom ou j'utilise un gestionnaire de flux ou un module sur ma CMS qui va récupérer ma commande sur Amazon.
Ça, c'est peut-être déjà un système de batch qui va passer toutes les heures, qui redescend dans la CMS, qui est connecté ensuite par un FTP à mon logisticien, là aussi peut-être avec un système de batch et ça passe toutes les demi-heures ou toutes les heures.
Là, quelquefois, il s'est passé en fait 2 heures avant que je dise au logisticien « tiens, tu peux préparer la commande ». Après, il la prépare en 2 minutes, mais il a déjà perdu 2 heures. Et ensuite, son système n'est pas capable de remonter l'information en temps réel.

Donc là aussi, il a des batchs qui, en fin de matinée par exemple, informent des commandes qui ont été préparées et puis il faut remonter la chaîne inverse.
Du coup, la qualité perçue n'est pas là. Donc, ce qu'on explique aux logisticiens, c'est la différence entre le savoir-faire et le faire savoir.

Moi, si je suis consommateur, si je n'ai pas l'information, je ne peux pas savoir que je suis peut-être en train de m'impatienter pour rien ou de me stresser pour rien parce que je voulais offrir ce cadeau demain et du coup, je veux être sûr.

Et donc, ça me crée peut-être un ADV et donc j'ai un coût pour traiter un dossier où finalement tout se passait bien. L'autre aspect qui est super important quand on parle d'omni-canal, c'est que vous êtes peut-être plusieurs marchands avant le même produit sur la marketplace et la marketplace doit sélectionner quel marchand elle va mettre en avant, ce qu'on appelle la « buy box ». Du coup, pour sélectionner, avant c'était bête et méchant, on prenait le marchand le moins cher et c'est lui qu'on met en avant.

Ça, ce n'est plus comme ça que ça marche maintenant. Il y a des algorithmes de scoring beaucoup plus intelligents et en fait, à partir du moment où une commande est passée, la marketplace va lancer un chrono et regarder tout ce qui va se passer sur la commande jusqu'à ce qu'elle arrive chez le client et des fois même après chez le client et va attribuer un score au vendeur, pas uniquement au vendeur global, mais au vendeur sur une offre et sur un SKU.
Et du coup, si vous avez une bonne exécution des commandes qui arrivent, ça va faire monter votre score et nous, on a des marchands qui vendent 20% plus cher que leur premier concurrent et qui obtiennent la « buy box » parce qu'ils ont un meilleur score d'exécution et du coup, une meilleure satisfaction client.
Du coup, ça a vraiment un impact direct quand on obtient la « buy box » sur le volume de vente et sur le volume de réachat aussi derrière. Et ça, ce que tu es en train de me dire, c'est déjà avec un logicien qu'on va payer cher justement parce qu'il y a une exécution opérationnelle qui est déjà au top. Voilà, c'est ça. Et du coup, ça, c'est le complément du logisticien. Quelquefois, c'est que leur travail n'est pas valorisé à la juste valeur de leur travail parce qu'ils n'ont pas un système d'information adapté et nous, c'est ça qu'on apporte aux logisticiens, c'est cette transformation.
On n'est pas là pour leur apprendre à faire leur métier, ils le font bien mieux que personne. Souvent, ils le font depuis des années, mais ils avaient besoin de cette nouvelle version de technologie en complément de leur SI pour passer le cap.

Et pour répondre aussi à ta deuxième partie de la question, comment on voit les choses?

Aujourd'hui, il y a différents types de consommateurs et comme on a une pléthore de canaux de distribution, on a une pléthore peut-être de lieux de stockage pour pouvoir répondre à toutes mes problématiques. On a de plus en plus côté marchand, beaucoup de prestataires de transport complémentaires pour répondre à différents segments de clientèle. J'ai des clients qui veulent être livrés très vite et qui sont prêts à payer pour ça. J'ai des clients qui sont très éco-responsables et qui préfèrent une promesse verte et qui sont des fois aussi prêts à payer pour ça. J'ai des gens qui disent « non, moi, je ne dois pas payer le transport » et je suis prêt même à attendre ou pas.

En fonction, il faut que j'ai une palette de prestataires et comment je choisis à l'instant T d'expédier de tel colis avec un tel ou un tel. Je peux avoir un opérateur qui clique à la main pour chaque commande de choisir le bon transporteur. Mais quand on commence à passer un certain volume de commandes, ce n'est plus du tout rentable de fonctionner comme ça.
Il faut des outils d'automatisation pour mettre en place des règles métiers qui calculent le choix du transporteur automatiquement.

Je pense qu'il n'y a pas forcément un seul mouvement. On a une partie des gens qui souhaitent pouvoir être livrés rapidement. Livrer, ça peut aussi passer par du retrait. Ce qui se passe beaucoup, c'est aussi les drives piétons ou des nouveaux modèles potentiellement qui arrivent parce que le Darkstore a été un petit peu contesté, y compris par les politiques.

C'est vrai qu'aujourd'hui, il y a cet enjeu RSE qui fait que faire se déplacer quand ce n'est pas nécessaire de la marchandise non massifiée, ça n'a pas vraiment de sens. Mais avec les nouveaux plans d'organisation des villes et d'urbanisme, la logistique est même intégrée dans l'urbanisme pour pouvoir mettre des logistiques plus vertes. Cette transformation se met en place avec des acteurs comme Urbi ou autres, des petits startups aussi pour mettre en place de l'écomobilité à l'intérieur des villes.

On est capable de faire des promesses transports qui soient au moins dans l'heure. On n'est pas forcément dans l'ultra quick commerce, mais de dire que je n'ai pas forcément envie d'attendre très longtemps pour être livré sur une certaine typologie de produit et je suis prêt à payer pour ça. Je pense que ça a quand même une valeur.

Nous, ce qu'on dit, c'est que quand je suis logisticien, ce n'est pas juste par rapport à ma promesse. Si je veux utiliser la pleine capacité de mes entrepôts et de mon personnel, il faut que je prépare mes commandes rapidement.
Ce n'est pas parce que j'ai le temps pour les préparer que j'ai du temps d'inactivité.

Benoit Gaillat :


De ce que tu dis, c'est que la situation côté logistique, côté emplacement des stocks et côté livraison, ça va rester très hétérogène pour les prochaines années, pour pouvoir répondre de façon flexible à tous les cas d'usage ?

Romain Parent :


C'est ça. Il y a d'un côté le micro-fulfillment à proximité des villes et puis des gros hubs. Là où ça doit s'optimiser, c'est marrant parce que nous, on est des boîtes tech et dans la logistique, on a une double vision. Il y a la gestion des flux d'informations et des flux physiques de marchandises.

Ce n'est pas forcément le même laps de temps de mettre en place une architecture technique pour optimiser des flux d'informations et pour optimiser des flux de marchandises à l'échelle d'une ville, d'un pays. Ce sont des grosses transformations et nous, on sait qu'il y a une vraie transformation globale qui est en train de s'opérer. Même l'État met en place des politiques à ce niveau-là parce que c'est un vrai enjeu pour le commerce de demain.

Benoit Gaillat :


Oui, et puis ça va avec des politiques aussi, j'imagine, d'économie circulaire, c'est-à-dire de pouvoir récupérer les retours, de pouvoir gérer aussi du SAV ou des choses comme ça. C'est-à-dire de ne pas avoir des flux que dans un sens, mais aussi des retours qui sont en train d'apparaître assez massivement, même s'ils existaient avant.

Romain Parent :



Oui, super intéressant ce que tu dis. Par exemple, dans le meuble, il y a même des lois qui arrivent pour dire « je te livre un meuble, mais je dois pouvoir récupérer ton ancien meuble pour qu'il soit recyclé ». Là où on parlait de ces sujets depuis longtemps, maintenant ça devient vraiment palpable.
Et puis il y a aussi, comme c'est quelquefois difficile d'accéder aux matériaux, on voit une économie de la seconde vie des produits. Et là aussi, récupérer les retours pour les remettre en vente, c'est aussi un enjeu.

Par exemple, quand j'ai une OMS, quand le client me retourne un produit, j'ai le produit qui arrive dans l'entrepôt, il est flashé, le salarié qui est dans l'entrepôt a automatiquement l'information de savoir, ça par exemple, c'est la commande de Madame Michu qui retourne le produit. A priori, le produit n'est pas endommagé, je vais vérifier.
Et du coup, je peux simplement faire ma vérification, le flasher, le reposer dans un emplacement de picking et là le produit est remis en stock et le stock est mis à plus 1 en temps réel sur Amazon, sur Cdiscount, sur mon Shopify.

Ok, ok. Comme tu disais, dans le meuble, ça va devenir obligatoire, mais on voit aussi qu'il y a plein de marchands qui ouvrent des boutiques seconde main. Dans le fashion, ça se fait beaucoup, mais pas que. Et ça, c'est en partie des retours de clients, plutôt que d'être détruit, de pouvoir être vendu.
C'est ça, et ça a des implications sur les plans de transport. Si tu veux ce qu'on appelle le plan de transport, c'est vraiment les tournées des camions. Quand j'ai un transporteur qui passe, potentiellement il peut venir récupérer des colis à emmener à un hub, par exemple, d'expédition. Mais aussi, au passage, il peut peut-être me déposer des retours. Donc, ça, c'est une nouvelle organisation.

Ce qui complexifie tout ça, c'est que chaque acteur de la supply chain a son propre système d'information, qui a développé selon ses propres standards. Il y a eu des générations de DIA qui ont essayé de faciliter, mais là, ce que propose Shippingbo, au-delà de notre technologie, de notre vision en tant que société, c'est de créer un standard européen, parce qu'en Europe, on a beaucoup de talents, mais chacun fait un peu dans son coin, et de proposer une autoroute numérique pour permettre aux acteurs de faire du business entre eux, en ayant un langage unique d'informations, pour que ce soit plus facile. Je suis logisticien, je me connecte à un transporteur.

Je suis marchand, je me connecte à un logisticien ou un transporteur. J'ai une multiprise, quelque part, universelle, qui fonctionne avec tous ces systèmes. Aujourd'hui, c'est vraiment ça qui est important, parce qu'on a vu le COVID arriver, par exemple. J'avais misé, par exemple, sur les magasins pour ma distribution.

Les magasins sont fermés. Il faut très vite que je recompose ma chaîne de valeur, mon réseau de distribution et ma supply chain. Si j'ai un système d'informations qui est très verrouillé, qui est peut-être très industriel, mais qui n'est pas flexible, je n'ai pas beaucoup de réactivité, du coup pas beaucoup de résilience.


Comme aujourd'hui, on est dans un monde qui change très vite, avec beaucoup d'incertitudes, il faut, et c'est ce qu'apportent les nouvelles versions de technologies sur le marché, notamment les technologies SaaS, de pouvoir recomposer très vite son système d'informations, avec un risque très limité pour les entreprises.

Benoit Gaillat :


Oui, et à plusieurs niveaux. Ça peut être au niveau du catalogue produit, comme on le disait, de pouvoir reconfigurer ça sans changer ses emplacements de stock ou ses produits en stock. Ça peut être au niveau des transporteurs, ça peut être au niveau des magasins, ça peut être au niveau des livraisons, parce qu'on est passé un peu rapidement dessus. Mais en fait, un des avantages aussi, c'est ce côté beaucoup plus rapide à interconnecter, parce que sinon, en face, l'autre solution, c'est un projet SI. Classiquement, il y a des charges, développement, pré-prod, recettes, tests, et surtout maintenance.

Ce qui a ses avantages aussi, bien sûr, mais on sent bien que ça a le côté moins plug and play d'une solution qui est déjà un peu, comme tu disais, multiprise.

Romain Parent :


C'est ça. En fait, l'intérêt, pour moi, j'en vois deux principaux. C'est ce que tu dis, le time to market. Aujourd'hui, avoir une bonne solution, c'est une solution qui est vite sur le marché et sur laquelle je peux rapidement itérer, parce que ça change tellement vite que la bonne solution d'aujourd'hui n'est pas forcément celle de demain. Et puis, l'autre aspect, c'est pouvoir scaler. Si ça marche, je commence peut-être sur une première itération et je vais saisir plein d'opportunités.

Donc, ma technologie ne doit pas être un frein, ça doit être un outil, un accélérateur pour mon business. Et la même chose sur ma supply chain. Un des points qu'on voit aujourd'hui, le problème avec l'incertitude, si je suis marchand, c'est comment je vais faire mes réassorts, quelle quantité j'achète. Parce que si j'achète beaucoup de stock et ça en part, comment ça va se passer? Là, il faut que je puisse mixer mes approches, justement. Il y a des références où je n'ai pas de doute. Donc, dans ce cas-là, je vais les acheter en stock. Il y en a d'autres, potentiellement, que j'ai envie de tester.

Et je peux commencer, par exemple, en mode dropshipping. Et si ça fonctionne bien, là, je vais acheter du stock. Nous, on voit, c'est le faire de façon dynamique. Parce que j'ai même acheté, par exemple, tel produit, il surperforme même par rapport à ce que j'avais anticipé. Est-ce que je suis en rupture de stock? Ou est-ce que, provisoirement, l'OMS me dit « puisque tu n'as pas de stock dans ton entrepôt, juste le temps que la commande de réassort arrive, ça part du fournisseur directement et puis ça repartira directement de ton entrepôt sans que tu n'aies aucune manipulation humaine à faire, ce sera fait automatiquement. »

Et ça, ça allège beaucoup la charge mentale de nos utilisateurs qui peuvent se concentrer sur développer leur business et faire en sorte que leur consommateur soit le plus satisfait possible.

Benoit Gaillat :


Moi, c'est ce que j'avais bien aimé lors de notre discussion sur le salon Paris Italoïd, c'est justement d'avoir un peu cette vision-là, d'une vision service de la logistique alors que très souvent, elle est, je dirais, déplacement d'un produit A à un endroit B alors qu'en fait, il y a plein de problématiques à résoudre justement pour avoir ce côté un peu sans couture.

Romain Parent :


Et voilà, même si, encore une fois, on voit que c'est la tech et la programmation qui permettent d'apporter du service pour faciliter un peu la vie de tout le monde. Le client, moins d'annulation, le marchand, meilleure gestion des stocks.
Et en ce moment, on sait que la trésorerie, elle n'est pas à mettre dans les stocks.
Ça, c'est, je pense, valable un peu pour tout le monde.
Et donc, ça, c'est vraiment intéressant de voir justement ces concepts de service qui émergent sur des choses, je trouve, qui ont toujours été considérées comme un mal nécessaire. Il faut bien livrer les produits et tout le monde fait un peu avec.

Ben non, en fait, il y a des solutions pour aller plus loin et retourner un petit peu la situation à son avantage. Et ça, c'est vraiment intéressant, je trouve. Et ça, tu vois, dans leur stratégie, là, je parlais de plutôt stratégie distributeur, mais on travaille aussi avec des marques, que ce soit des industriels ou des NVB, par exemple. Où là, c'est l'inverse. Moi, j'ai produit potentiellement du stock, il faut que je le distribue.

Et du coup, comment je gère mon BFR? Je peux avoir une stratégie où en partie, par exemple, je vais vendre en B2B pour rentrer du cash, avec de l'achat ferme, avoir de la visibilité sur mes achats, peut-être avec moins de marge que quand je vends en détail.
Et en complémentarité, je me distribue en direct, ce qui me permet d'avoir des retours directs des utilisateurs, de toujours améliorer mon produit, aussi de faire plus de marge. Peut-être que j'ai des produits exclusifs aussi sur ma distribution directe.
Et puis, il y a aussi le B2B2C. Par exemple, je vais monter une opération avec une vente privée. Quand je veux monter une opération avec une vente privée, c'est un exemple aussi qui va parler aux gens qui en font, ou qui voudront en faire, c'est bien qu'ils sachent comment ça se passe. Si je travaille avec une vente privée, elle, elle va envoyer des notifications, des emails, des SMS, des push notifications sur un laps de temps court à toute sa base de données ciblées par rapport à votre produit.

Et du coup, c'est un coût marketing pour monter une opération chez elle. Donc, elle doit s'assurer que vous avez du stock disponible en quantité suffisante pour monter une opération.
Du coup, historiquement, comment ça se passe? J'envoyais du stock dans l'entrepôt de cette fameuse vente privée, comme ça, elle était sûre du stock. Ou bien, je dois lui garantir d'avoir du stock dans mon entrepôt.

Donc, nous, ce qu'on voit chez des sociétés qui ne sont pas encore bien équipées informatiquement, c'est qu'avant une opération, elles vont déplacer du stock qui était en picking, donc faire un mouvement de 5000 pièces, par exemple, dans une zone de réserve, pour que ce produit ne soit plus disponible à la vente et qu'on respecte la promesse.
En fin d'opération, il y en a peut-être eu 4000 de vendues, du coup, je dois remettre les 1000 restantes dans un emplacement de réserve. Là, avec une technologie comme une OMS, je peux tout simplement dire que ces 5000 pièces ne sont plus disponibles virtuellement à la vente. Donc, mes pickers ne peuvent plus, par erreur, aller piquer, puisque les PDA, en fait, ils savent que cette zone n'est plus pickable. Et donc, je n'ai plus du tout le mouvement physique. Et ce qui va se passer, en fin d'opération, effectivement, je peux automatiquement libérer le stock pour les autres canaux de vente.

Et à l'inverse, parce qu'on pense souvent au cas où ça ne marche pas, nous, ce qu'on voit aussi, c'est que nos marchands, à l'inverse, si l'opération marche bien, je vais pouvoir aussi lui donner la visibilité sur le reste de mon stock. J'ai la partie garantie et la partie non garantie.
Et au fait, je vais peut-être vendre 7000 pièces au lieu d'en vendre 4000, parce que la plateforme non plus n'a pas eu ce risque avec un système d'information, avec du stock en temps réel. Donc, c'est là ce que tu disais, que la logistique, ce n'est vraiment pas un mal nécessaire. Aujourd'hui, c'est vraiment un levier de croissance pour les entreprises.

Et je constate quand même qu'il y a quand même une prise de conscience chez pas mal d'entreprises de toute taille aujourd'hui, que finalement, le e-commerce, c'est au moins 50% la supply chain, parce que le marketing, c'est très important. Mais si on n'exécute pas bien derrière, ça va faire pchit à la longue.

Benoit Gaillat :


Je pense que c'est un des premiers trucs que j'ai appris en e-commerce à l'époque chez Cdiscount, il y a 20 ans. C'est que si le produit n'arrive pas chez le client, il faut le rembourser et tout le monde a perdu de l'argent.

Romain Parent :


Voilà, c'est ça. Donc la supply chain est au cœur du e-commerce. Il faut du marketing, il faut de la technique, mais s'il n'y a pas la livraison, c'est compliqué.

Benoit Gaillat :


Superbe, écoute Romain, est-ce que toi tu as un petit mot à ajouter pour la fin? Parce que là, ça fait un petit moment qu'on papote et c'est super intéressant. Je te garderai bien trois heures de plus, mais après, je sais que tu as un petit peu de boulot. Directeur général, ça t'occupe non ? . Est-ce que tu as un petit mot de fin pour nos auditeurs?

Romain Parent :


Comme je le disais, en parlant avec différents chefs d'entreprise, c'est assez anxiogène, il faut le dire, quand on est chef d'entreprise, de gérer justement un monde incertain. Parce qu'il faut que je fasse des choix en n'ayant pas tous les clés en main. Donc, en fait, on s'est habitué à un système de fonctionnement et on se dit qu'en fait, il y a des choses, c'est pas possible. Et nous, le frein qu'on a quelques fois, c'est que quand on discute avec des sociétés, elles disent « Non, mais vraiment, c'est sympa Romain, mais tu es en train de me vendre du rêve ». Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce soit Shippingbo ou d'autres sociétés, on arrive sur des nouveaux cycles de technologie.

Je pense que tu es expert Shopify, c'est un petit peu la même chose. Là où des projets de lancement de sites web, on parlait d'années de lancement, ça s'est complètement réduit. Avec des technologies SaaS comme Shopify, des technologies Open Source, ça avait déjà pas mal fait avancer les choses. Mais cette maturité technologique au niveau de la logistique, elle est tellement récente que les sociétés doivent s'y intéresser, s'en emparer. Parce que quelquefois, ils ont des grands pans de dette technique qui se disent « Ce n'est pas possible parce que moi, j'ai tellement aujourd'hui un système d'information historique compliqué que ce n'est pas possible de le faire évoluer ».

Cette logique du « Best of Brite » permet de dire « On ne va pas tout enlever, on va vous permettre de dynamiser votre système d'information, enlever des parties qui ne sont plus nécessaires, mais conserver tout ce qui fonctionne bien, et puis en plus le faire par itérations successives. » Nous, on va lancer un entrepôt en deux jours, là où des projets WMS historiques prenaient énormément de temps.
De la même façon, un projet WMS, quand on parle avec des acteurs historiques de l'OMS, on parle de projet IT. Et chez Shippingbo, non, c'est un lancement, un paramétrage. Oui, il faut discuter pour savoir quelles sont les règles de métier que vous voulez mettre en œuvre.

On a des API si vous voulez ajouter des développements sur mesure en interne ou avec votre agence. Mais on a un tronc commun qui permet de gagner énormément de temps. Et c'est ça la clé de la réussite aujourd'hui, c'est d'être efficace, rapide, parce que le business n'attend pas. J'ai envie de dire « Amen », parce que je suis partout. C'est pour ça qu'on s'entend bien.

Benoit Gaillat :


Je suis assez d'accord avec toi sur le parallèle avec Shopify, même s'il existe beaucoup de solutions e-commerce. Je le dis à chaque fois, si je suis un pro Shopify, l'idée c'est quand même que le marchand trouve celle qui lui est le plus adaptée. Aujourd'hui on a des technos qui sont vraiment matures pour proposer du service en gain de temps, en flexibilité, et dans un monde un petit peu hybride et incertain, ce qui caractérise les années 2020. Et passer 6 mois ou un an à développer quelque chose, presque on est en retard une fois que ça sort. C'est ça qui est un petit peu dommage sur les temps de réactivité aujourd'hui. Déjà quand on compte en semaines, parfois les gens trouvent ça un peu long. Après il y a toujours du boulot à faire, mais pluguer un nouveau centre logistique, j'imagine qu'avec toi ça peut se faire en jours, voire peut-être en heures dans certains cas si tout est déjà équipé. Lancer un site e-commerce, pareil avec Shopify, c'était impensable. Il y a des sites qu'on peut lancer en un week-end s'il y a une urgence. Tout n'est pas parfait en un week-end bien sûr, mais on est sur des temps de réactivité qui n'ont rien à voir et qui permettent d'arriver à naviguer dans ce monde incertain. Je pense que c'est ça le maître mot.

Romain Parent :


Tout à fait. Merci beaucoup encore une fois Benoît pour l'invitation.

Benoit Gaillat :


Avec plaisir. Si il y a des gens qui sont intéressés, c'est quoi le process? Tu nous récapitules un peu à qui ça s'adresse? Quels types de client ? Par exemple un client multi-canal déjà c'est un gros avantage ou alors une vente multi-marketplace?

Romain Parent :


On a des clients très hétérogènes. Ça va de la petite société familiale qui fait une dizaine de colis par jour à des grands comptes comme Decathlon ou Leader Price. On travaille avec des marchands, des marques, avec des logisticiens et on est aussi partenaire des éditeurs, des éditeurs WMS aussi. Et on a également une offre à destination des plateformes qui ont créé par exemple leur marketplace avec des solutions de marché qui veulent maintenant créer leur offre fulfillment.

Donc on a aussi une technologie que nos clients appellent quelquefois le miracle de la logistique qui permet de créer son offre fulfillment quand j'ai une marketplace sans avoir à investir des milliards dans des entrepôts comme l'a fait Amazon parce que Shippingbo va me connecter au meilleur logisticien sans finalement un gros délai de développement ou la mise en place d'achats d'entrepôts forcément en interne.

Benoit Gaillat :


Ok, donc du coup Shippingbo, on va sur le site, on trouve toutes les infos.

Romain Parent :

Exactement, on vous rappelle, on a un chat et sinon on est aussi sur LinkedIn bien sûr.

Benoit Gaillat :

Voilà, ou vous pouvez appeler Romain au 06 XX XX XX XX. Vous serez les bienvenus. Directeur général, en plus t'as peu de temps. Merci beaucoup Romain pour tout ça, c'était passionnant. Du coup on se retrouve sur le podcast pour un prochain épisode avec un nouvel invité !
Auteur
Benoit Gaillat

Benoit Gaillat est le fondateur de l'agence Shopify Pikka. Expert e-commerce depuis plus de 20 ans et ayant travaillé pour des retailers, grandes marques, distributeurs et startups e-commerce.
Il partage son expérience E-commerce sur le blog de Pikka pour en faire profiter un maximum de marchands.

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